Lorsque j’ai commencé les recherches généalogiques sur la branche GOSSELIN-CAREL, je ne connaissais que Clotilde CAREL dont je vous parlais la semaine dernière. Son acte de mariage en 1855 m’a indiqué les noms de ses parents, Tranquille CAREL et Clotilde BEUX. Clotilde étant née à Vittefleur en 1826, j’y ai orienté mes recherches et ai retrouvé l’acte de mariage des ses parents le 7 avril 1825.

J’y apprend que Tranquille Jacques CAREL est né le 3 juin 1804 à Saint-Sylvain en Seine Maritime du légitime mariage de Jacques CAREL et Catherine GEORGES. En 1825, dans son acte de mariage, il est indiqué comme ayant la profession de charretier.

J’ai alors recherché les enfants du couple, mais je n’ai pas trouvé d’autres enfants à Vittefleur. Je retrouve alors la famille à Canouville où 5 enfants naissent de 1828 à 1835, puis à Butot-en-Caux à partir de 1837 où le couple aura encore 3 enfants jusqu’au décès de Clotilde BEUX en 1843.

Quelques années plus tard, j’ai découvert que Tranquille se remarie avec Bibienne GUEROUT le 17 février 1849 à Butot-en-Caux et qu’il a une fille de ce mariage, Pascalle, née en 1849. En continuant mes recherches dans les tables décennales pour y trouver d’autres enfants ou un acte de décès, je retrouve le mariage de la fille de Tranquille et Bibienne en 1870 à Vénesville. Et là surprise, sur l’acte de mariage, il est indiqué que Tranquille est décédé à la maison centrale de Gaillon dans l’Eure le 4 novembre 1857. Il est aussi précisé que son décès figure dans l’état civil de la commune de Vénesville le 28 janvier 1858. Décédé en prison… uhm…

CAREL Tranquille - Acte de mariage de Pascale CAREL 1870
Extrait de l’acte de mariage de Pascalle CAREL
Archives Départementales de Seine Maritime – 4E 07694 – Page 5

Je retrouve alors l’acte de décès dans l’Etat Civil de Gaillon et la retranscription à Vénesville. Mais cela me ne dit pas pourquoi Tranquille s’est retrouvé à la maison centrale de Gaillon, ni comment il y est décédé à l’âge de 53 ans. Sur l’acte de mariage de Clotilde sa fille en 1855 il n’est pas indiqué qu’il est en prison à cette époque. Sur l’acte, il est indiqué comme étant entrepreneur de routes, il a donc été incarcéré entre 1855 et 1857.

La prochaine étape quand je rentre en France est donc de m’attaquer pour la première fois aux archives judiciaires, que l’on trouve aux archives départementales sous la série U (pour la période après la Révolution). Par contre, vu qu’il habitait Vénesville en Seine Maritime mais a été incarcéré à Gaillon dans l’Eure, je ne sais pas trop dans quelles archives départementales chercher.

Je me suis tout de même renseignée sur la maison centrale de Gaillon qui est en fait un château datant du XVIème siècle et reconverti en prison en 1812. Le blog Patrimoine carcéral (http://patrimoinecarceral.blogspot.sg/2013/03/gaillon-et-son-chateau-une-maison.html) indique qu’au cours de l’an IX un décret a proclamé la création de centres pénitenciers qui sont appelés à partir de juin 1802 « Maisons centrales de détention ». Suivant le mouvement de mise en place de prisons par l’Empereur Napoléon, la création d’une centrale pour l’Eure, l’Eure-et-Loir, la Seine-Inférieure, le Calvados, la Somme et l’Orne est décrétée le 16 juin 1808. Le département de l’Eure est choisi pour sa position géographique. Le préfet est alors désigné pour proposer une liste de bâtiments permettant d’accueillir à moindres frais l’établissement pénitentiaire. Ecartant les projets d’installation dans les anciens bâtiments monastiques de Bonport, de Saint-Sauveur et des Jacobins d’Evreux, le ministre de l’Intérieur choisit le 4 février 1809 le site de Gaillon pour sa position centrale par rapport à la zone concernée.

Château de Gaillon aujourd'hui
Le Château de Gaillon

« Patrimoine carcéral » précise également que le profil des condamnés est très large. Se retrouvent à Gaillon les hommes, les femmes et les enfants sans distinction de délits (beaucoup pour vols) mais dont la peine est supérieure à 1 an (entre 2 et 5 ans en général). On trouve très peu de condamnés à la réclusion. Voilà qui est rassurant !

  • Bonjour. J’ai exactement le même cas que vous. Mais en plus la transcription de l’acte de décès au lieu de son domicile ne disait pas qu’il était décédé en prison. J’ai été voir l’acte original qui ne disait rien non plus (ce n’est pas autorisé) ; il y avait juste « Maison centrale » en marge. Le décès était en 1859. Et j’ai trouvé dans la presse en ligne sur Geneanet un rejet de pourvoi en cassation datant d’environ 3 ans avant le décès. Mon défunt avait été condamné à 5 ans d’emprisonnement pour faux.

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