Il m’est apparu indispensable de vous détailler trois ressources clés à consulter si votre ancêtre a été fait prisonnier dans un Stalag. En effet, mes deux articles sur les stalags, celui sur les dessins de prisonniers des Stalag II-B et X-B et celui sur le mémorial du Stalag X-B en Allemagne, m’ont valu beaucoup de messages et de questions de ceux cherchant à retracer le parcours de leur arrière-grand-père, grand-père ou père, prisonnier pendant la Seconde Guerre Mondiale. Ce n’est pas si étonnant : environ 10% de la population française masculine adulte de l’époque a été prisonnière dans des camps en Allemagne pendant un à cinq ans. Nous sommes donc nombreux à avoir eu un ou plusieurs ancêtres prisonniers dans les Stalags. Et il n’est pas facile de s’y retrouver parmi les organes, les bases de données et les sites existants !

Laissez-moi donc vous exposer la marche à suivre pour en savoir plus le parcours d’un ancêtre au Stalag, en fonction des recherches que j’ai pu faire pour mon propre grand-père.

1ère ressource : les Archives Départementales

Première ressource : la fiche matricule de votre ancêtre vous apportera de nombreux éléments sur son parcours militaire mais aussi sa description physique. Cette fiche était initiée lors de l’enregistrement de votre ancêtre sur les listes militaires l’année de ses 20 ans. Retenez cette année : l’année de naissance + 20 ans, c’est la classe militaire de votre ancêtre. Mon grand-père est né en 1905 et sa classe militaire est donc 1925.

Pour obtenir la fiche matricule de votre ancêtre, vous devez donc connaître sa classe militaire, mais aussi sa commune de résidence à ses 20 ans. Cette commune de résidence vous permet de déterminer dans quel bureau de recrutement il a été enregistré. Il existe plusieurs bureaux par département, à vous de voir lequel est le plus proche de la commune de résidence de votre ancêtre à ses 20 ans. Cette commune de résidence est souvent la commune de naissance de votre ancêtre ou la commune de résidence des parents de votre ancêtre.

Par bureau de recrutement et pour chaque classe, il existe des tables alphabétiques qui permettent de retrouver votre ancêtre et son numéro de matricule.

Le numéro de matricule est également important à connaître pour exploiter les deux autres ressources dont je vais vous parler.

Alors où trouver ces précieuses tables alphabétiques et accéder aux fiches matricules ? Ces documents sont conservés aux Archives Départementales. Si vous avez de la chance, les tables alphabétiques et même les fiches ont été numérisées et sont disponibles en ligne. Il faut alors se rendre sur le site des Archives Départementales du département où se trouverait le bureau de recrutement de votre ancêtre et chercher la rubrique « Fiches matricules » ou « Registres matricules militaires ». Tous les sites étant différents, je ne connais pas la marche à suivre pour chaque mais contactez-moi si vous rencontrez des difficultés à cette étape.

Une fois le numéro de matricule de votre ancêtre trouvé, il vous faut consulter les registres matricules pour y retrouver la fiche matricule. Dans ces registres, les fiches sont classées par ordre croissant de numéro de matricule, d’où l’importance de connaître celui-ci avant de commencer à éplucher les registres.

Si les fiches ne sont pas en ligne, il vous faut écrire un email aux Archives Départementales pour leur demander la marche à suivre pour recevoir une copie de la fiche ou pour aller la consulter directement aux archives. C’est ce que j’ai fait pour mon grand-père et j’ai reçu une copie de la fiche un mois après ma demande par email.

2ème ressource : le Service Historique de la Défense (SHD)

Si votre ancêtre a été prisonnier dans un Stalag, des documents lui faisant référence se trouvent à la Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains (DAVCC) du Service Historique de la Défense (SHD), à Caen.
En leur écrivant un email (shd-caen.courrier.fct [at] intradef.gouv.fr) avec le plus d’informations possible, ils seront en mesure de retrouver la cote du dossier de votre ancêtre. Les informations à fournir dans l’idéal sont les suivantes : nom et prénom, date de naissance, stalag, numéro de matricule.

Voici l’email ci-dessous que j’avais envoyé. J’ai obtenu une réponse très précise un mois après avec les cotes des documents concernant mon grand-père.

Une fois qu’ils vous auront transmis les cotes des documents dans lesquels votre ancêtre figure, il vous faudra vous rendre sur place, à Caen pour aller les consulter. Il sera nécessaire de prendre rendez-vous avant votre venue.

3ème ressource : le Comité International de la Croix-Rouge (CICR)

Troisième ressource qu’il faut un peu plus mériter : je vous invite à contacter le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) qui dispose de dossiers sur les prisonniers. C’est un peu spécial car ils fonctionnent par par quotas pour recevoir des demandes : tous les quatre mois, ils ouvrent les demandes jusqu’à atteinte du quota. La prochaine date d’ouverture des demandes est le 27 mai 2024 à 8h00 !

Il faut donc se rendre le matin du 27 mai prochain sur le site internet du CICR pour remplir un formulaire de demande. Le jour de l’ouverture des demandes, le CICR est pris d’assaut ! La dernière fois, je crois qu’en trois heures seulement le CICR a reçu assez de demandes pour atteindre son quota et faire des recherches pendant plusieurs mois. La fenêtre de tir est donc petite pour faire sa demande.

Pour vous aider à préparer votre demande, voici les informations à fournir (les champs avec une astérisque sont obligatoires) :

  • Nom de famille *
  • Prénom *
  • Sexe *
  • Date de naissance *
  • Lieu de naissance
  • Date de décès
  • Nationalité *
  • Lieu de résidence au moment du conflit
  • Nom et prénom du père
  • Nom de jeune fille et prénom de la mère
  • Nom de l’épouse/du mari
  • Conflit *
  • Statut * – c’est le statut durant le conflit. Votre ancêtre était-il militaire ou civil ?
  • Rang
  • Unité
  • Armée *
  • Numéro de matricule
  • Date de capture * – si vous ne la connaissez pas, vous pouvez simplement mentionner « ne sait pas ».
  • Lieu de capture
  • Numéro de prisonnier de guerre
  • Lieu(x) de détention
  • Date de libération (et de rapatriement)
  • Informations complémentaires

Une fois la demande faite, il vous faudra être patient, car cela peut prendre plusieurs mois pour obtenir une réponse. L’équipe de recherche du CICR n’est composée que de quatre archivistes pour traiter toutes nos demandes.

En résumé :

D’autres sites à consulter pour aller plus loin sur le conflit de la Seconde Guerre Mondiale :

Le site internet Mémoire des Hommes :
https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/article.php?larub=11&titre=seconde-guerre-mondiale

Le site des Archives Nationales :
http://www.archives-nationales.culture.gouv.fr/web/guest/seconde-guerre-mondiale

Le site du CICR :

https://www.icrc.org/fr/archives

Le site des Archives du CICR :
https://avarchives.icrc.org

Le site des Archives d’Arolsen, qui est le fond d’archives sur les victimes de persécutions nazies :

https://arolsen-archives.org/fr/

Bien sûr, je continuerai à rajouter ici des ressources au fur-et-à-mesure de mes recherches et de vos questions !

  • Bonjour, je découvre avec grand intérêt vos articles. Mon grand-père Raoul Pairet ne figurant pas dans le site mémoire des hommes, j ai réussi a avoir sa fiche matricule militaire. La mémoire familiale était bonne. Il a été fait prisonnier le 4 juin 1940 à Dunkerque et prisonnier en Allemagne stalag X B du 4/6/40 au 24/8/41.Je contacte Caen pour tenter d en savoir plus.
    Pour information, je ne possède pas de croquis de votre aïeul.
    Bien cordialement.
    Caroline Lion

  • Bonjour,
    Super votre blog.
    Je fais des recherches sur un oncle maternel alsacien, qui à été fait prisonnier en juin 1940 à Dunkerque et c’est retrouver au stalag 4B.Il à été ensuite incorporé de force dans la wehrmacht et est mort en novembre 1944.
    J’ai prévu de contacter le CICR et de remplir le formulaire, mais que faut-il marquer dans la ligne « statut » de la personne recherché?Merci
    Bien à vous.

  • Bonjour,
    Mon grand-père a été fait prisonnier le 20/06/1940 à Giraucourt (88). Il a été transféré au camp de Lukenwald (stalag IIIA) puis dans un petit camp à Caputh. Je me suis rendue à Lukenwald mais il ne reste plus rien de tangible sauf quelques poteaux en ciment. Il appartenait au 403è RP. Quelqu’un aurait-il des renseignements quant au rapatriement. Caen m’a fourni une info : Rapatriement « Centre de Jeumont » le 11/06/1945. J’aimerais connaître son itinéraire. Merci, toute info sera la bienvenue.

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